Vient de paraître aux éditions Najah El Jadida, le livre édité par l'équipe du CM2S, sous la direction de M. Tozy, et avec le soutien de la Fondation Konrad Adenauer, Elections au Maroc entre partis et notables: 2007-2009.
L’expérience politique marocaine actuelle ne peut pas être analysée sans rappeler le niveau de maturation réalisé préalablement pour réunir les deux conditions principales de tout changement politique: un pacte politique de non belligérance et un train de réformes constitutionnelles négocié qui met entre parenthèses la question du lieu de souveraineté.
Ainsi, on ne peut pas s'étonner que dans le cas du Maroc, les élections ne remplissent pas exactement les mêmes fonctions que dans les démocraties occidentales. La compétition étant circonscrite dans des espaces contrôlés qui ne débouchent qu'exceptionnellement sur le pouvoir exécutif. Les élections permettent juste une certaine circulation des élites en avalisant des processus de cooptation définie par la classe politique ou de plébisciter des hommes ou des projets sans possibilité réelle du choix.
Les résultats des élections sont souvent dissociés du processus lui-même dans la mesure où les suffrages ne sont pris en considération que comme un indicateur parmi d’autres. Le moment électoral est une parenthèse dans la vie politique qui s’avère intéressante pour l’observateur à cause de la liberté relative du jeu des rôles qui s’y déroule. L’organisation des élections ne peut pas être prise comme un indicateur de démocratisation. Les performances tribuniciennes permettent de consolider les effets de scène et rendre visible les protagonistes, indiquer les cheminements hypothétiques des projets politiques en concurrence en vue de séduire le « souverain », occupant unique de l’espace réel du pouvoir.
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